Broderies
Edward rex.
Ubi Harold dux anglorum et sui milites equitant ad Bosham.
Ecclesia.
Hic Harold mare navigavit, et velis vento plenis venit in terra Widonis comitis.
Harold.
Hic apprehendit Wido Haroldum et duxit eum ad Belrem, et ibi eum tenuit.
Ubi Harold et Wuido parabolant.
Ubi nuntii Willelmi ducis venerunt ad Widonem.
Turold.
Nuntii Willelmi.
Hic venit nuntius ad Wilgelmum ducem.
Hic Wido adduxit Haroldum ad Wilgelmum Normannorum ducem.
Hic dux Wilgelm cum Haroldo venit ad palatium suum.
Ubi unus clericus et Aelfgyva.
Hic Willelm dux et exercitus eius venerunt ad montem Michaelis.
Et hic transierunt flumen Cosnonis.
Hic Harold dux trahebat eos de arena.
Et venerunt ad Dol et Conan fuga vertit.
Rednes.
Hic milites Willelmi ducis pugnant contra Dinantes et Cunan claves porrexit.
Hic Willelm dedit Haroldo arma.
Hic Willelm venit Bagias.
Ubi Harold sacramentum fecit Willelmo duci.
Hic Harold dux reversus est ad Anglicam terram et venit ad Edwardum regem.
Hic portatur corpus Eadwardi regis ad ecclesiam Sancti Petri apostoli.
Hic Eadwardus rex in lecto alloquitur fideles : et hic defunctus est.
Hic dederunt Haroldo coronam regis.
Hic residet Harold rex Anglorum.
Stigant Archiepiscopus.
Isti mirant stellam.
Harold.
Hic navis anglica venit in terram Willelmi ducis.
Hic Willelm dux iussit naves edificare.
Hic trahunt naves ad mare.
Isti portant armas ad naves. Et hic trahunt carrum cum vino et armis.
Hic Willelm dux in magno navigio mare transivit et venit ad Pevenesae.
Hic exeunt caballi de navibus. Et hic milites festinaverunt Hestinga ut cibum raperentur.
Hic est Wadard.
Hic coquitur car et hic ministraverunt ministri.
Hic fecterunt prandium et hic episcopus cibum et potum benedicit.
Odo episcopus.
Willelm.
Rotbert.
Iste iussit ut foderetur castellum at Hestenga ceastra.
Hic nuntiatum est Willelmo de Harold.
Hic domus incenditur.
Hic milites exierunt de Hestenga. Et venerunt ad prelium contra Haroldum rege.
Hic Willelm dux interrogat Vital si vidisset Haroldi exercitu.
Iste nuntiat Haroldum regem de exercitu Willelmi ducis.
Hic Willelm dux alloquitur suis militibus ut preparent se viriliter et sapienter ad prelium contra Anglorum exercitum.
Hic ceciderunt Lewine et Gyrd fratres Haroldi regis.
Hic ceciderunt simul Angli et Franci in prelio.
Hic Odo episcopus baculum tenens confortat pueros.
Hic est dux Willelm.
Hic Franci pugnan et ceciderunt quierant cum Aroldo.
Hic Harold rex interfectus est et fuga verterunt Angli.
La grand pitié de l'orientalisme
L'apprentissage de la passivité, je ne vois rien de plus contraire à nos habitudes. (L'époque moderne commence avec deux hystériques : Don Quichotte et Martin Luther.) (...) Le Taoïsme m'apparaît comme le premier et le dernier mot de la sagesse : j'y suis pourtant réfractaire, mes instincts le refusent, comme ils refusent de subir quoi que ce soit, tant pèse sur nous l'hérédité de la rébellion. Notre mal ? Des siècles d'attention au temps, d'idolâtrie du devenir. (...)
Lorsque à tout bout de champ vous nous opposez "l'absolu", vous affectez un petit air profond, inaccessible, comme si vous vous débattiez dans un monde lointain, avec une lumière, avec des ténèbres qui vous appartiennent, maîtres d'un royaume auquel nul en dehors de vous ne pourra aborder. Vous nous dispensez, à nous autres mortels, quelques bribes des grandes découvertes que vous venez d'y effectuer, quelques restes de vos prospections. Mais toutes vos peines n'aboutissent qu'à vous faire lâcher ce pauvre vocable, fruit de vos lectures, de votre docte frivolité, de votre néant livresque et de vos angoisses d'emprunt. (...)
Voués à des formes dégradées de sagesse, malades de la durée, en lutte avec cette infirmité qui nous rebute autant qu'elle nous séduit, en lutte avec le temps, nous sommes constitués d'éléments qui tous concourent à faire de nous des rebelles partagés entre un appel mystique qui n'a aucun lien avec l'histoire et un rêve sanguinaire qui en est le symbole et le nimbe.
E. M. Cioran, "Penser contre soi" in La tentation d'exister, 1956
Echec
Povre sens et povre memoire
M'a Diex donei, li rois de gloire,
Et povre rente
Rutebeuf, La grièche d'hiver
Hakol havel
Vanitas vanitatum, dixit Ecclesiastes, vanitas vanitatum, omnia vanitas.
Eccl. I, 2
Et laudabilem valde
Gloriosissimam civitatem dei, sive in hoc temporum cursu, cum inter impios peregrinatur ex fide vivens, sive in illa stabilitate sedis aeternae, quam nunc expectat per patientiam. Quoadusque iustitia conuertatur in iudicium deinceps adeptura per excellentiam victoria ultima et pace perfecta, hoc opere instituto et mea ad te permissione debito defendere adversus eos qui conditori eius deos preferunt, fili carissime Marcelline, suscepi. Magnum opus, et arduum, sed deus adiutor noster est.
Augustin d'Hippone, Confessions, I, 1
Fumer est mis pour autre chose
Efforcez-vous d'enter par la porte étroite. Car la porte large et le chemin spacieux mènent à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent ; mais étroite est la porte et resserrée la voie qui conduisent à la Vie, et il en est peu qui les trouvent.
Plus ou moins Evangile selon Luc, XIII, 24,
cité par A. Gide dans La Porte étroite, p. 29 de l'édition folio
De ces débuts
La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières
années du règne de Henri second. Ce Prince était galand, bien fait, et
amoureux ; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, Duchesse de
Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n’en était pas moins violente, et il n’en donnait pas des témoignages moins
éclatants.
Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, I
Eclairage
Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté.
René Char (le fils de Céline Dion)
1600
Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine. Ils venaient de franchir la grande porte fortifiée qu'on appelle porte de France.
Chacun d'eux était chargé d'un petit paquet de voyageur, soigneusement attaché et retenu sur l'épaule par un bâton. Tous les deux marchaient rapidement, sans bruit ; ils avaient l'air inquiet. Malgré l'obscurité déjà grande, ils cherchèrent plus d'obscurité encore et s'en allèrent cheminant à l'écart le long des fossés.
L'aîné des deux frères, André, âgé de quatorze ans, était un robuste garçon, si grand et si fort pour son âge qu'il paraissait avoir au moins deux années de plus. Il tenait par la main son frère Julien, un joli enfant de sept ans, frêle et délicat comme une fille, malgré cela courageux et intelligent plus que ne le sont d'ordinaire les jeunes garçons de cet âge. A leurs vêtements de deuil, à l'air de tristesse répandu sur leur visage, on aurait pu deviner qu'ils étaient orphelins.
G. Bruno (Augustine Fouillé), Le Tour de la France par deux enfants, 1906 (réimpression 1977)